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KAIBUTSU NO KIKORI (2023) Lumberjack The monster - Cinemaniacs.be
KAIBUTSU NO KIKORI Lumberjack The monster |
Dans les années 1990, à Shizuoka, la police est confrontée à une scène sordide : la gérante d'un orphelinat, Midori Toma, se suicide en laissant derrière elle une série d'expériences odieuses pratiquées sur des enfants.
Trente ans plus tard, à Tokyo, un tueur en série terrifie le pays et massacre ses victimes à coups de hache avant de prélever leur cerveau. Son arme de prédilection l'associe au "Bûcheron Monstrueux", un personnage de conte. Un jour, dans un parking souterrain, il s'en prend à un jeune avocat qu'il blesse grièvement.
Ce dernier, un certain Akira Ninomiya, en réchappe de justesse. Lorsqu'il se lance sur les traces de l'assassin, la traque s'annonce impitoyable : sous ses dehors d'avocat élégant, Akira cache une nature profondément violente et applique des méthodes expéditives voire criminelles. Charismatique, brillant et manipulateur, il ne recule devant rien pour retrouver le Bûcheron. Épaulé par son ami et complice, le médecin Kuro Sugitani, le tandem se révèle vite aussi tordu que l'agresseur.
En poursuivant son enquête, Akira se retrouve confronté au passé et à l'affaire Midori Toma.
De son côté, alors que les deux psychopathes s'affrontent au jeu du chat et de la souris, la profileuse Ranko Toshiro tente d'empêcher un bain de sang.
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Un Takashi Miike décevant qui manque de folie
Takashi Miike, le maître de l’hyperviolence et des récits tordus, s’attaque ici à un genre un peu plus traditionnel avec Lumberjack the Monster, une œuvre qui, malgré ses promesses, peine à décoller.
La réputation du cinéaste n'est plus à faire : de Ichi the Killer à Audition en passant par Vistor Q, il a su repousser les limites de la narration et de la violence, créant des classiques du cinéma de genre. Il a été longtemps un invité récurrent du BIFFF à l’époque des projections au cinéma Nova.
C’est donc avec beaucoup d’impatience que j’attendais l’arrivée de Lumberjack.
L'histoire nous plonge dans un univers où un homme mi-bûcheron, mi-monstre s’attèle à décerveler des psychopathes à coups de hache. Dans un décor épuré et brut, baigné d'une lumière froide, Miike tente de faire évoluer ses personnages, à commencer par l’avocat Akira Ninomiya (Kazuya Kamenashi), aussi glacial que sa beauté, qui, peu à peu, commence à retrouver de l'empathie pour ses proches, tout en étant pourchassé par Lumberjack. L'intrigue tourne autour de la question suivante : qui est vraiment ce "Bûcheron Monstrueux", quel est son lien avec les enfants, pourquoi cet avocat est-il sa cible, et quelle est la connexion entre tous ces assassins massacrés ?
Si l’ambiance générale de Lumberjack est sombre et intrigante, le film déçoit par sa lenteur et son manque d’intensité. Les attentes autour du nom de Miike sont hautes, mais le film peine à trouver son rythme, oscillant mollement entre le slasher classique et le thriller psychologique.
Visuellement, cet opus n’offre rien de nouveau : Miike plante sa caméra, joue sur des plans larges, une photographie délibérément glaciale et des paysages qui semblent aussi figés que ses personnages. La violence, pourtant une signature de Miike, est ici suggérée plutôt que montrée, ce qui pourrait en théorie jouer en faveur de la dynamique du film… mais c’est raté.
Des personnages sans matière et une intrigue prévisible
Le film souffre également de personnages plats et peu développés. On ne croit pas une seule seconde au rôle de la profileuse ni au flic désabusé qui joue son acolyte. Si Akira semble être la pièce centrale du récit, il manque le punch que l’on attendrait d'un film signé Miike. Ce dernier s’éparpille, sans parvenir à créer une tension suffisante, et on se prend à espérer un retournement de situation ou une montée en puissance qui ne viendra pas. Même au moment où l’identité de Lumberjack est dévoilée, on s’entend dire : "Ah, c’est tout".
Le plus grand défaut de Lumberjack réside sans doute dans son manque de folie. Miike, en voulant explorer un terrain plus terre-à-terre, semble avoir mis de côté l’élément dérangeant, cette touche décalée qui fait son style unique. La tension se dilue trop rapidement et l'intrigue s'éteint petit à petit, sans éclat.
Conclusion : Lumberjack est loin de rivaliser avec les plus grands succès de Takashi Miike comme Ichi the Killer ou Audition, qui, eux, savaient parfaitement marier violence, psychologie et folie. Ici, Miike semble s’égarer dans une ambiance trop sage et trop prévisible. Un film qui, au final, manque cruellement de la puissance perturbatrice que l’on attendait du maître du genre.
Ce film indépendant n’est pas sorti en salle mais tout droit en streaming. Disponible sur Netflix.
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