BLACK DOVES (2024)

Black Doves est une pépite dans le genre série d’espionnage teinté d’humour britannique et saupoudré d’un petit air seventies. Londres y joue un rôle à part entière. La capitale anglaise se révèle ici sous un jour sombre, où la lumière, filtrée par les froides journées d'hiver, instaure une atmosphère idéale pour les secrets, les trahisons, et les intrigues sanglantes. On y meurt beaucoup et un peu partout. Les décorations de Noël, omniprésentes, apportent un contraste avec la noirceur de l’intrigue, comme une métaphore visuelle de l’espoir. Dans ce Londres, chaque ruelle, chaque coin de rue cache un mystère, une trahison, un choix impossible. L'enquête avance à grands pas, mais qui en sortira indemne ? Qui cache quel secret ? En six épisodes palpitants, les enjeux politiques et les motivations cachées se dévoilent peu à peu… La chasse est ouverte et les masques tombent.

Un duo explosif : Keira Knightley et Ben Whishaw

L'autre point fort de Black Doves réside dans ses personnages. Le casting se distingue en offrant des rôles féminins puissants : tueuses à gages, espionnes, cheffes de gang, stratèges de l’espionnage, ou encore fille de diplomate un peu larguée.

La chimie entre les deux protagonistes principaux, Keira Knightley (Helen Webb) et Ben Whishaw (Sam Young), fonctionne parfaitement. La série gagne en profondeur grâce à la performance de ces deux acteurs, qui incarnent des personnages à la fois fragiles et impitoyables, capables de tout pour atteindre leurs objectifs, mais profondément humains dans leurs dilemmes moraux.

Keira Knightley, loin de ses rôles romantiques nous livre une Helen Webb sombre et déterminée, dont le passé tumultueux façonne chaque décision. Femme forte et implacable ( la scène où, enceinte de ses jumeaux, elle abat plusieurs gangsters en pleine rue est magistrale), Helen est également un être déchiré, entre sa soif de vengeance et son désir de protéger sa famille. Knightley parvient à rendre cette dualité.

En face d’elle, Ben Whishaw (Sam Young), qui n’a plus à prouver sa capacité à jouer des personnages complexes (on le connaît pour ses rôles de Q dans James Bond ou de Grenouille dans Le Parfum), incarne un tueur à gages solitaire et tiraillé entre son métier et son amour pour Michael.

Ensemble, Knightley et Whishaw forment un duo de choc, oscillant entre tension, complicité, et une forme de vulnérabilité qui donne du relief à cette série.

L'humour britannique au cœur de l’intrigue

Comme beaucoup de productions britanniques, un habile équilibre entre humour noir et drame est omniprésent. Les dialogues sont aiguisés, pleins de répartie et d’une ironie typiquement britannique qui allège l’atmosphère. À l’image de cette scène surréaliste où, attachés et attendant d’être potentiellement exécutés, les protagonistes se retrouvent à débattre de leurs films de Noël préférés.

Un épisode un peu trop long, mais une série globalement excellente

Si Black Doves réussit à maintenir un rythme captivant, on note tout de même un épisode un peu trop long qui rompt légèrement la dynamique fluide du reste de la série. Cependant, ce faux pas reste mineur, et la série retrouve rapidement son énergie : l’action, les retournements de situation, et la tension palpable entre les personnages nous tient en haleine jusqu’au bouquet final.

Un véritable petit bijou à découvrir en période de Noël.