Cluj, Transylvanie. Après avoir été chassé de son abri dans la cave d’une maison, un sans-abri se suicide. Orsolya, l’huissier qui a procédé à l’expulsion, est poussée à faire diverses tentatives pour apaiser son sentiment de culpabilité. En utilisant un mélange de drame et de comédie, des sujets aussi divers que la crise du logement, l’économie post-socialiste, le nationalisme et le pouvoir du langage pour maintenir le statut social sont disséqués avec un scalpel tranchant et absurde, dans un récit cinématographique qui joue en partie comme un hommage à Europa ’51 de Rossellini – notamment par la modestie des moyens de cette production indépendante à petit budget. Mais alors que dans le film de Rossellini, la crise de conscience d’une femme mène à une activité significative, ici, la protagoniste confrontée à ce dilemme est incapable de trouver quelqu’un qui la comprenne et devient de plus en plus désespérée en quête de réconfort et de validation extérieure, d’une manière qui serait facile à condamner si le relativisme moral d’Orsolya n’était pas un reflet si inconfortablement précis d’un malaise contemporain dont peu d’entre nous sont totalement à l’abri.