|
|
LA BONNE ETOILE (2025) - Cinemaniacs.be
France 1940, Jean Chevalin et sa famille vivent dans la misère après que ce dernier ait jugé bon de … déserter ! La situation n’est plus tenable. Convaincu que « certains » s’en sortent mieux, Chevalin a une brillante idée : se faire passer pour juifs afin de bénéficier de l’aide des passeurs pour accéder à la zone libre. De malentendus en révélations, il va entraîner sa famille dans ce grand périple qui déconstruira ses préjugés un à un…
|
La Bonne étoile, le dernier opus de Pascal Elbé, s’affirme comme une œuvre puissante et bouleversante, naviguant entre rires et larmes dans le contexte tragique de la France occupée de 1940. À travers le personnage de Jean Chevalin, brillamment incarné par Benoît Poelvoorde, le spectateur est confronté à la cruauté d’un monde où la survie passe par des choix moralement dévastateurs. La décision de Chevalin d’adopter une fausse identité juive, motivée par des préjugés désespérés, devient le moteur d’un récit à la fois cocasse et terrifiant, révélant la fragilité de l’humanité face aux atrocités.
Elbé, avec une plume acérée, expose le comportement de la population française à cette époque, illustrant comment la peur peut transformer des citoyens ordinaires en complices silencieux de l’horreur. À travers une maîtrise de dialogues incisifs, il interroge aussi bien la nature humaine que notre capacité à ignorer l’indifférence qui nous entoure. L’humour, bien que présent, se teinte d’une amertume qui persiste longtemps après le générique. Ce mariage de légèreté et de gravité crée une expérience cinématographique sans précédent, amenant le public à réfléchir non seulement sur le passé, mais aussi sur le présent.
Ce film résonne comme un cri d’alarme face à la montée inquiétante des discours de haine et d’exclusion qui, hélas, ne sont pas qu’un lointain écho du passé. En juxtaposant les souffrances d’antan aux problématiques contemporaines, cette oeuvre devient un miroir déformant, mais saisissant, de notre propre réalité. Le réalisateur réussit à faire ressentir l’urgence d’agir, à éveiller les consciences sur notre responsabilité collective.
La force de ce long-métrage réside dans sa capacité à s’ancrer profondément dans l’esprit des spectateurs. Il ne s’agit pas simplement d’un film à visionner, mais d’une œuvre essentielle à méditer. Au-delà du divertissement, La Bonne étoile nous pousse à affronter nos propres certitudes et à questionner notre morale dans un monde où l’indifférence pourrait nous engloutir.
En fin de compte, Elbé nous offre un récit à la fois douloureux et éclairant, où l’humour sert de catharsis face à l’effroi. Ce film, largement nécessaire, marquera les esprits, incitant à une réflexion qui dépassera les quelques heures passées en salle.
Une œuvre poignante qui nous rappelle que l’histoire, même tourmentée, doit être entendue et comprise pour bâtir un avenir meilleur.
|
|

2025
Avant-premières
|
|